mercredi 30 août 2017

L'oeil du cyclone et la nouvelle attitude




L'œil du cyclone et l'arc en ciel



Lorsque j'ai eu la chance de faire, plus jeune, quelques maraudes à la rue, nous pouvions observer et discerner d'avance qui pouvait sortir de son enfer pour retrouver une vie qui lui plaise.

Il y avait ceux qui maudissaient tout le monde, vivant dans la plainte, la suspicion, la victimisation. Bien sûr ils avaient de réelles et bonnes raisons d'être en souffrance, j'en conviens plutôt deux fois qu'une.
Mais leur attitude les desservaient : le monde entier était coupable, les événements contre eux, "les autres" étaient trompeurs; "les gens tous pareils" manquaient ici de charité, là "étaient des moutons", là encore "on les surveillait" ou "on parlait sur leurs dos" etc. Ils allaient jusqu'à exiger auprès des passants qu'on leur donne une pièce, ou plus; certains les égueulaient gratuitement ou vociféraient à leur encontre...

Ceux ci étaient souvent dans la brume de la confusion, de la peur, l'angoisse, l'accusation, la tristesse... et dégageait de quoi rebuter, faire peur ou déclencher la méfiance et la fuite.
La mésestime d'eux même était leur lot. Ils voulaient que l'on aime et respecte leurs différences mais "ne voulaient pas" admettre, aimer ou respecter la bienveillance de ceux qu'ils croisaient puisque selon eux, ils participaient à leurs malheurs.

Ils se considéraient piégés dans l'œil du cyclone.

Puis j'ai rencontré des personnes à la rue, mendiantes qui avaient toujours le sourire aux lèvres.
Ils demandaient ploiement, essayaient d'être avenant, remerciaient toujours et ce malgré les larmes et quelques colères.

L'un d'entre eux qui devint un ami proche était doué de "l'esprit d'émerveillement"; il se réjouissait devant chaque trace de beauté: un enfant, un sourire, un levé ou un couché de soleil, un monument, des pigeons, un don, un bonjour etc...
Bien sûr la facilité et l'orgueil humain aurait tôt fait de le prendre pour un simplet. Il était loin d'être idiot, au contraire, doué en français, il m'aida plus tard à corriger mes poèmes et écris. De plus il s'efforçait d'être bienveillant et charitable.
Il fut aidé et sorti de la rue avec soulagement mais sans changer en rien son comportement avenant envers les gens, reconnaissant envers Dieu et la vie. C'était mon ami, il s'appelait comme moi, Didier.

Un autre, vivant à l'écart sous les ponts après avoir perdu, sa famille dans un accident, puis son travail faute de dépression, était toujours fraternel, avenant, joyeux, enthousiaste. Il mena le combat contre l'alcool et le vaincu avec fermeté.
Il embellissait ce qu'il touchait et avait créé un jardin sous "son pont". Il avait sauvé une chienne de la noyade et l'avait nommé "Princesse"; ils avaient une grande complicité.
Il s'était aussi créé un coin bibliothèque et un coin grillade pour ses repas, où il invitait à manger ceux qu'il croisait.
Les petits commerces environnant l'aimaient beaucoup et lui donnaient toujours quelque chose à manger ou d'utile.
Lorsqu'il recevait un poulet ou de la viande, il faisait griller ce qu'il avait obtenu et s'en allait à la rue chercher celui ou celle qui se cachait pour lui offrir à manger... Je le nommais "mon St François à la rue"; nous avions beaucoup d'affection l'un pour l'autre, il s'appelait Joël.

Je me souviens des prénoms des seconds et non des premiers. Je crois que lorsqu'on a une bonne attitude les gens se souviennent de vous et votre histoire demeure; vous apportez alors une pierre à l'édifice de l'histoire humaine.

Il me semble aujourd'hui que j'accompagne du mieux possible les personnes en souffrance, qu'il a y deux attitudes devant le mauvais sort et les difficultés, mais une seule opportunité, une seule sortie victorieuse.

Ce n'est pas parce que tu souffres, tu vis l'injustice, que tu te dois de rester dans l'œil du cyclone.
La meilleure façon de t'en sortir est d'arrêter de tourner sur toi même et dans le sens de tes idées noires.
C'est là la seule opportunité, l'essentielle victoire à saisir : en avoir assez mare pour dire "Stop".
En avons nous assez mare de notre ancienne manière d'agir et de nous comporter ?

Alors que je passais par la porte en direction de ma liberté,
je savais que si je ne laissais pas toute la colère, la haine et l'amertume derrière moi,
Je continuerai à rester en prison.
Nelson Mandela

Mais dire Stop et s'arrêter demande à se préparer à un nouveau départ, une nouvelle direction.

L'attitude intérieure positive demande un grand combat, bien plus grand que le fait de se laisser aller dans les ténèbres de la pensée négative. Être positif demande du courage ou de l'innocence, cela demande de retrouver un "cœur d'enfant".

Celui-ci s'efforce de demander et de remercier, d'accepter puis d'offrir, de donner de soi gratuitement sans rien exiger en retour. Mais surtout une telle évolution positive demande de désirer profondément, réellement le changement.
Un "esprit d'émerveillement" s'élance vers le bonheur: savoir entrer et demeurer coûte que coûte dans la gratitude et le fait de "bénir", c'est à dire de dire/souhaiter du bien aux autres, à soi même, à la vie, avant même d'en voir les fruits positifs. Et tout cela en posant des gestes en conséquence.
Parce qu' "on reconnait un arbre à son fruit", on ne tardera pas à "récolter ce que l'on aura semé".

Une attitude bienveillante, avenante, nourrit par la gratitude, ouvre des voix bonnes et nouvelles ; elle libère le cœur de l oppression, génère l'enthousiasme, fait renaitre la charité (le partage, le don de soi...) la foi et l espérance...
Elle aide à fixer le rêve plus que de focaliser sur le cauchemar.
Elle aide à recherche les solutions sans relâche.
Elle aide à combattre le stress et l'angoisse pour chercher et cultiver dans la paix du cœur: une force.

Le monde n'est pas uniquement fautif de nos malheurs: nous ne maitrisons pas les événements malheureux mais nous sommes les maîtres de nos réponses et attitudes.

Nous seuls pouvons essayer de pardonner et faire luire le meilleur de nous même, pour cela, il faut poser un choix :
Le vouloir, le décider et s'y tenir chaque matin !

Cela n'enlève rien à nos souffrances: pas de baguette magique !
Et il n'y a pas de supériorité intellectuelle à être de mauvaise humeur, vindicatif, critique, renfermé sur soi et orgueilleux.
Nous pouvons retrouver la fierté de redevenir des hommes et des femmes debout.
Seul l'amour peut guérir le monde et le changer en profondeur. Hors l'attitude que je décris est l'attitude de l'amour.

Réfléchissez y: est-ce qu'il n'est pas logique à une attitude d'attirer ce qu'elle dégage ?
A une flèche de finir par atteindre sa cible ? Qu'elle est votre cible ? Le malheur ou le bonheur ?

La flèche de notre vie ira sur la cible de notre choix, celle du malheur ou celle du bonheur.
La décision fera de nous l'archer.
La juste attitude embrassant d'avance la cible du bonheur, nous donnera la bonne direction.
Il nous faudra juste ensuite accepter l'entrainement, la persévérance et, de plus en plus, nos flèches atteindrons le cœur de nos rêves, de nos relations.

Nous avons tous des exemples d'hommes et de femmes qui ont été malmené voir brisé par la vie, personnes handicapées, dans le deuil, l'échec amoureux, l'injustice (etc.) mais qui brille par leur amour, leur sagesse, leur service.

Ce combat essentiel, personnel et unique, est le prix du relèvement: il est possible à réaliser !
Il a comme finalité la réussite, l'envole pour un bonheur certain:

Nous sommes le temple de ce Soleil intérieur qui crée l'arc en ciel malgré la pluie: il a pouvoir de luire, même dans l'œil du cyclone. Tout peut alors renaitre... si tu le veux, si y crois et si tu agis.


Didier Magne
www.1airdevie.fr

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